Votre préparateur mental à Monaco vous partage l’ interview de Xavier Thévenard, ultra-traileur.
Quelle est pour toi la part du mental dans ta préparation et dans la performance?
Je dirais 50-50
Elle est vraiment importante. Après est-ce que je peux donner un pourcentage? Je pense qu’il faut accorder autant la partie mentale que la partie physique. Il faut arriver à se mettre dans les bonnes conditions, arriver à trouver son équilibre, faire les bons choix. Les jours précédents la course et la veille, il faut vraiment veiller à garder toutes nos ressources mentales et nos ressources physiques. Il ne faut pas entamer ce capital pour pouvoir passer des caps pendant la course au moment où ça devient vraiment difficile (au moment où il faut se rentrer dedans). Surtout sur les fins de parcours quand ça devient vraiment difficile. Il faut se dire: “il ne faut rien lâcher” pour arriver à passer les caps et se faire violence.
Maintenant avec l’expérience, je pense que c’est vraiment très important. C’est autant important que le physique
Les routines
Je suis plus à l’instinct. J’arrive à savoir dans quelles conditions il faut être pour que j’arrive bien le jour d’une course. Je regarde mes sensations d’avant course, mes émotions. Je sais tout de suite si je suis dedans, si j’ai l’envie de bien faire j’ai forcément un peu de doute de peur. Mais c’est de la bonne peur, je suis content d’être sur la ligne de départ. Je sais que j’ai fais ce qu’il fallait avant pour me préserver mentalement et derrière ce ne sera que du bonus. Même si il y a une part d’incertitude sur les grandes distances, mais au moins tout ce que j’ai mis en place, j’ai moins de doute en enlevant les questionnements sur la préparation physique et la préparation mentale. Il faut trouver un équilibre avec ses proches, et le contexte dans lequel je dois être. C’est cette routine qui m’aide le plus
Pourquoi l’ultra trail?
C’est une forme de curiosité. Depuis gamin j’ai toujours aimé les efforts de longues distances. Petit, je faisais du biathlon: ça reste un sport d’endurance même si les durées sont de 30 ou 40min. J’ai le souvenir d’aller souvent courir même après les entrainements: par pur plaisir car j’aime être dehors. J’ai toujours voulu en faire un peu plus. En fait c’est la suite logique de ce que je faisais plus jeune. Quand j’avais 12, 13ans je faisais grandes distances velo ou à pied (60km). Le côté aventure, défi, j’aime bien aller doucement mais longtemps. Et il faut de la patience et savoir rester optimiste. Comme je suis de nature optimiste, les sports d’endurance me collent bien à la peau.
Quels sont tes éléments de préparation avant cette épreuve de l’UTMB?
Les deux dernières semaines ont été assez chargé. Et puis les 2 semaines avant la compétition sont plus légères pour surcompenser. Moi, je travaille beaucoup avec la variabilité de la fréquence cardiaque. C’est un outil qui m’aide beaucoup , pour savoir les entraînements qu’il me faut, et être encore plus précis les jours avant.