Dans cet article, Pierre ARMAND, préparateur mental auprès de footballeurs professionnel vous partage l’interview de Arsène Wenger lors d’une conférence.
La peur du footballeur
“En réalité il faut savoir placer l’équipe sur des ondes qui lui permette d’oublier sa peur et de lui donner l’envie de gagner. J’ai découvert après cette fantastique saison de 49matchs sans défaites que c’est la peur qui inhibe le plus. Chacun vit avec ses peurs avec ses doutes sans en être vraiment conscient. Il y a souvent des dérapages émotionnels dans le jeu. Tu rates quelque chose, tu te dis mince j’aurais du faire autre chose et 5 secondes après tu es encore dans le passé”.
Tu es rouge ou bleu?
“C’est pour cela qu’après cela nous avons crée deux couleurs. Le bleu c’est celui qui est concentré dans le présent et le rouge c’est que dans l’émotionnel : quand tu es frustré c’est parce qu’on ne t’a pas donner le ballon, par ce que tu as loupé quelque chose.
On a beaucoup travaillé dessus pour que le joueur devienne conscient : « ah mince je suis dans la mauvaise couleur faut que je revienne très vite au bleu ». C’est le plus dur. Je faisais venir toutes les semaines des spécialistes et j’ai fait venir un gars d’Oxford qui avait fait une thèse sur la sur les psychotiques. En fait le joueur de haut niveau il est un peu là : le but c’est qu’il n’y ait aucune émotion qui interfère. Que ca devienne un tueur. Il faut essayer de le mettre dans ce mode là”.
“être ici et maintenant”
C’est le travail central dans l’accompagnement d’un athlète de haut-niveau explique Pierre Armand, préparateur mental. L’athlète en général, ne sait pas qu’il sait. Il n’en a juste pas conscience. Le plus important est de rester concentré sur l’instant présent: je suis ici et maintenant. Peu importe ce qu’il s’est passé il y a deux minutes où ce qu’il se passera dans 3 minutes. Des outils très efficace permettent de travailler ce moment précis. C’est pour cela que l’individualisation de la préparation mentale est indispensable! Un outil aidera un joueur alors que le même aura tendance à limiter l’autre.
Faut-il aimer la défaite Arsène?
“Mais si tu trouves un entraîneur qui te dis je préfère la défaite il ne faut pas qu’il rentre dans ce métier. Pourquoi ? Parce que c’est la victoire qui te donne le temps de corriger ce qui n’a pas été. La défaite remet en question tout ce que tu as fait donc tu ne peux pas je pense. Dans un grand club un entraîneur doit avoir l’ambition de gagner avec style. Pourquoi? parce qu’il faut que ce soit une expérience pour les supporters quand ils se lèvent le matin, qu’ils aient l’espoir au moins que tu essayes de lui donner quelque chose de spécial. Lui il est perdu dans son quotidien plein, il faut qu’il vive une expérience unique”.
Accordes-tu ta confiance facilement?
“Oui mais mon métier, je le deconseille aux paranioaque. Parce que très vite, ils sont au bord du suicide et ils voient des complots partout. Je dirais que j’ai vu beaucoup de gens extrêmement intelligents, extrêmement compétents dans mon métier, mais qui avaient tendance à voir des ennemis autour d’eux. Ils ont tous fini en désastre. Mon métier c’est une forme de foi en l’humain. Je dois gagner, je remet mon destin entre vos mains, vous, faites-le. C’est un vrai acte de confiance dans les autres.”
Qu’est ce qu’on bon entraîneur
“Un entraîneur c’est un guide. Vous voulez gagner? Moi je peux vous guider pour vous aider à gagner. C’est également quelqu’un qui a un concept clair, pour lequel il est prêt à se battre mais de temps en temps il faut qu’il jette son concept à la poubelle. Parce que les situations humaines changent très vite. Il faut qu’il soit à la fois résistant au stress, capable de prendre des décisions très dures. Il faut savoir que priver un joueur de match c’est le rendre chômeur. Tous les vendredis nous fabriquons des chômeurs que nous réemployons le lundi matin comme ci de rien n’était.”(Usi,Qu’est-ce-qui nous rend meilleur?)